Et vous, quel est votre plan B?
Bien que ce concept soit très en vogue aux Etats-Unis, la notion de « plan B » est encore peu connue en France.
Cette notion repose sur la perception que nous vivons désormais dans un système susceptible de s’effondrer plus ou moins rapidement et que, face à ce scénario, il est nécessaire de construire un « plan B », pour soi-même et sa famille.
Un plan B contre quel danger?
Il s’agit donc ici de se préparer (plus que de lutter) face à un ensemble de facteurs susceptibles de provoquer une crise majeure : explosion de la dette, réchauffement climatique, destructions écologiques, migrations incontrôlées, discrédit des élites, menace islamiste, « bombe démographique », financiarisation de l’économie, fragilité des infrastructures logistiques, délitements sociétaux, risque de 3ème guerre mondiale, pandémie, etc.
En fonction de sa sensibilité politique, chacun a sa vision des choses.
Il ne s’agit donc pas tellement de « lutter » contre les causes de ce délitement annoncé et certains commentateurs anglo-saxons – à l’instar de Michel Onfray ou Michel Houellebecq en France – pensent d’ailleurs que le point de non-retour est dépassé et que plus rien ne pourra empêcher un effondrement, à terme, des pays occidentaux.
Cela ne signifie pas qu’il faille s’attendre à un événement soudain et brutal, à un « cygne noir » qui serait la mère de toutes les crises. La théorie systémique du « manteau de neige » enseigne en effet que les crises commencent par s’accumuler progressivement jusqu’à atteindre un point de rupture.
C’est l’image du manteau de neige qui finit par ébouler après avoir reçu un flocon de neige de trop. Peu importe quel est ce flocon, c’est l’accumulation des crises qui finit par provoquer la bascule.
Les différentes philosophies de « plan B »
Il existe en gros 3 philosophies différentes de plan B :
- Tout d’abord, les survivalistes qui prennent les mesures pour se préparer à un événement grave et soudain qui créerait une rupture brutale de la normalité : panne générale, événement climatique, émeutes, etc. Le site francophone le plus connu de cette mouvance est http://lesurvivaliste.blogspot.com/ mais on est loin de la richesse des sites de Preppers qu’on trouve aux Etats-Unis.
Notez bien que « prepper » vient du terme « prepareness » qui veut dire « préparation ».
- Il y’a également les « décroissants » (ou les « collapsologues« ) qui anticipent surtout une catastrophe d’ordre écologique et souhaitent aussi un mode de vie moins stressant, moins complexe, moins cher et plus épanouissant. C’est dans cette mouvance à forte coloration écologiste que se développe les projets d’écovillage, le plus connu étant le mouvement Colibri de Pierre Rabhi.
En terme de positionnement politique, les survivalistes sont plutôt orientés à droite et les décroissants à gauche mais la frontière est loin d’être étanche ! : la fibre écologique n’est pas absente du mouvement survivaliste. Et les décroissants ne sont pas tous des bisounours non-violents et déconnectés !
- Enfin, entre les deux se situent les « preppers » qui prennent leur disposition pour augmenter leur résilience, par exemple en diversifiant leurs revenus, en se donnant les moyens de retrouver rapidement un boulot, en développant leurs « compétences DIY » (Do It Yourself), en étant en capacité de se défendre seul en cas de besoin, etc.
Cette mouvance considère le développement de leur résilience comme un style de vie au même titre que ceux qui fréquentent une salle de boxe pour apprendre à se défendre mais également pour se défouler et se maintenir en forme. Réduire sa dépendance au système devient un objectif de vie parmi d’autres.
Vous l’avez sans doute compris, la philosophie de ce blog s’inscrit résolument dans cette 3ème catégorie, qui vise à adapter son style de vie plus qu’à le changer radicalement, comme le propose les survivalistes et les décroissants.
Un plan B, c’est quoi concrètement?
Il existe de très nombreuses façons d’appréhender un plan B! Des sites spécialisés connus tel que https://www.sovereignman.com/ ou www.peakprosperity.com ont chacun des publics assez différents bien qu’ils portent tous deux sur la mise en place d’un plan B.
Peakprosperity insistera plutôt sur l’acquisition d’une ferme familiale à la campagne qui permettra de vivre en autarcie si les choses dégénèrent. C’est le modèle de nos grands-parents qui ont survécu aux grandes guerres en retournant vivre dans le village de leur famille.
Peu de gens réalisent que cette « sécurité » qui existait depuis des millénaires (et qui existe encore dans la plupart des pays en développement) a quasiment disparu avec l’émergence de générations 100% urbaines et « sans racines » (« rootless »).
Sovereignman, qui s’adresse plutôt à des citoyens US dotés d’un certain patrimoine, fournit des solutions pour diversifier et sécuriser son patrimoine à l’international, acquérir un 2ème passeport, acquérir un point de chute dans des pays fiables à l’étranger, etc. Sa vision est qu’il faut construire son plan B à l’international.
Ici, la philosophie générale est que le monde est vaste et qu’il offre de multiples possibilités pour se protéger et améliorer sa situation personnelle. Les différents pays sont vus comme des offres concurrentes de « cadre de vie » parmi lesquels on peut faire un choix.
Il s’agit de deux exemples parmi beaucoup d’autres et j’aurai l’occasion de développer plus en détail cette notion de plan B dans de futurs articles.
Retenez seulement que construire un Plan B est une idée qui mérite d’être vraiment étudiée (si vous êtes sur ce blog, c’est sans doute que vous partagez cet avis !).
Pas seulement pour ceux qui sont convaincus que les issues de secours sont toujours trop étroites quand la maison brûle. Mais également pour ceux qui considèrent qu’il est sain de dépenser un peu d’énergie pour réduire son niveau de dépendance vis à vis du système.
Le bon côté d’un Plan B, c’est qu’on ne regrette jamais d’en avoir un et qu’il peut être amusant et même profitable de travailler dessus !
Et vous avez-vous un plan B ? parlez-en dans les commentaires.
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