Comment créer une communauté de soutien?

Se préparer pour survivre à des situations de crise ne se limite pas à se constituer une réserve alimentaire ou à maitriser toutes sortes de techniques de survie !

Il s’agit aussi – et peut être d’abord – de créer un réseau de personnes qui se soutiennent et partagent les mêmes idées.

Le mythe du Loup Solitaire

Beaucoup de Preppers adorent l’idée qu’ils vont survivre seuls dans leur Base Autonome Durable (BAD) perdue au milieu de rien pendant que l’humanité se déchire ; mais toute l’histoire de l’humanité démontre le contraire : nos ancêtres ont traversé les crises en se regroupant dans des villages ou des villes pour des raisons de commodité et par nécessité pour le soutien qu’offre une communauté afin de survivre à des situations de crise.

Assumer seul – ou même en famille – toutes les contraintes d’une vie vraiment solitaire est extrêmement difficile : faire pousser sa nourriture, défendre son périmètre, lutter contre le froid et la maladie, fabriquer des outils, entretenir et réparer son abri sont des taches épuisantes qui requièrent de nombreuses compétences.

Peu de personnes en sont réellement capables.

Et même si c’est le cas, que se passe t’il si vous-même tombez malade ou êtes blessés ?

La vie en communauté permet à chacun de se spécialiser dans le domaine où il est le plus compétent et utile. Chaque personne apporte ainsi une compétence vitale, en tant que vétérinaire, agriculteur, médecin, artisan, soldat…

Compétences médicales, jardinage et élevage, compétences mécaniques, cuisine, techniques de conservation des aliments, compétences dans le domaine de la sécurité sont particulièrement utiles.

Construire son réseau de soutien

La création d’une communauté exige un effort qui n’est pas négligeable et qui va bien au delà de votre voisinage : des amis ou des membres lointains de votre famille peuvent également faire partie de votre réseau en étant près à vous fournir un abri en cas d’évacuation.

Pour ceux qui sont peu à l’aise dans les interactions sociales (et j’en fais partie!), cela nécessitera un effort évident mais qui est tout à fait surmontable avec un peu de méthode et de bonne volonté. Savoir socialiser s’apprend et se pratique ! C’est également une qualité qui vous permettra de faire de grand progrès dans votre vie personnelle et professionnelle.

Il existe de tas de livres sur le développement des relations sociales mais je ne serai trop vous recommander l’incontournable best-seller “Comment se faire des amis” de Dale Canergie pour commencer !

Le rôle des voisins

Faire le point sur vos relations – amis, famille, relations de travail – est une première étape dans la construction d’un réseau de soutien.

Apprendre à connaître vos voisins en est une autre.

Vous en apprécierez certains, pas d’autres. Mais le simple fait d’établir un premier niveau d’interaction autour d’un verre, d’un repas ou d’un évènement tel que “La Fête des Voisins” constitue un premier pas nécessaire pour identifier ceux qui peuvent devenir vos alliés … et ceux dont vous devrez peut-être vous méfier.

Comment faire concrètement ?

Prenez l’initiative de rencontrer vos voisins, de les inviter à diner ou de vous présenter à leur porte avec des cookies ou des bières à partager. Des gestes simples comme demander conseil, toquer à la porte pour emprunter du sel ou partager les produits du jardin “parce qu’on en a trop” sont de bons moyens de briser la glace.

Vous pouvez également participer à des évènements locaux ou à des activités communautaires en lien avec votre démarche de résilience telles que le jardinage, la fabrication de meubles, la pèche ou la réparation d’équipements électroménager.

S’inscrire dans un circuit court de vente sans intermédiaire tel que La Ruche qui dit Oui ou les AMAP permet également de rentrer en contact avec des éleveurs et des maraichers de votre région. Ce n’est pas sans contrainte mais c’est aussi un bon investissement pour votre santé et vos finances.

Participer à un service communautaire tel que les pompiers ou la Protection Civile (plus facile d’accès) est également un excellent moyen de fortifier votre réseau en développant vos compétences.

Les médias sociaux, par exemple les groupes Facebook, vous permettront de rencontrer des personnes qui partagent vos idées sur la nécessité d’avoir une démarche active de préparation. Ces groupes sont parfois peuplés de gens un peu illuminés ou bizarrement obsédés par la coutellerie ; mais il faut savoir aussi accepter chacun tel qu’il est tant que ça reste vivable pour tout le monde.

Pour ceux qui sont vraiment convaincus par cette démarche, vous pouvez prendre l’initiative de développer des plans d’urgence collectifs afin de définir des points de regroupement, partager des coordonnées et des ressources, établir des stratégies de communication.

Bâtir une communauté de soutien prend du temps

Dans tous les cas, la construction d’une communauté de soutien est un processus lent qui demande des efforts, de la patience et de la diplomatie.

Imaginez là comme un potager que vous améliorez progressivement.

Soyez irréprochable en restant fiable, respectueux, ouvert et correct en tout occasion : respectez les 4 accords Toltèque.

Ne soyez surtout pas “celui qui fait tout” car le partage de responsabilité favorise le sentiment d’appartenance et de responsabilité au sein du groupe. Cela vous donnera peut-être le sentiment d’aller plus vite mais c’est un mauvais calcul. Chacun doit pouvoir participer et se sentir utile à la hauteur de ses moyens.

Ce n’est pas facile car on est face à l’humain avec toute ses émotions et son irrationnalité mais construire patiemment un réseau de soutien efficace est probablement un des efforts le plus rentable que vous puissiez faire pour renforcer efficacement votre niveau de résilience.

Un bon réseau de soutien n’est pas seulement une protection utile contre les situations de crise : il enrichira également votre vie et multipliera vos opportunités de progresser à titre personnel ou professionnel.

Et vous, que pensez-vous de la création d’une communauté ? Partager votre avis dans les commentaires !