Quelle est la VRAIE rentabilité d’un potager?

Potager-rentable
Photo by Arnaldo Aldana on Unsplash

Si l’amélioration de votre résilience est un sujet qui vous intéresse, vous avez surement pensé à mettre en place un potager. Le potager est un option assez facile et peu coûteuse pour acquérir un certain niveau d’autonomie alimentaire.

Que vous disposiez d’un morceau de jardin ou d’un balcon, vous pouvez tout à fait vous lancer et acquérir progressivement les compétences nécessaires pour faire pousser vos propres fruits et légumes.

Si vous débutez, je vous recommande la culture en bac de culture ou en planches de culture qui sera plus facile et moins pénible pour votre dos. Les ressources ne manquent pas sur internet pour se lancer ! Je vous recommande en particulier le site https://mon-potager-en-carre.fr/ qui propose des solutions intéressantes pour mettre en place un potager qui soit à la fois beau (parce que oui c’est important !), productif et facile à entretenir (low maintenance).

Potager en carré

https://mon-potager-en-carre.fr/

J’aurai l’occasion de développer ce point plus en détail dans un autre article.

Pour autant, un potager vous demandera d’y consacrer du temps et c’est là que se pose la question de la rentabilité d’un potager. Il existe en effet d’autres solutions moins exigeantes telles que la réserve alimentaire ou les circuits courts qui répondent à la plupart des risques envisageables de rupture alimentaire.

Je n’aborde pas ici la question du plaisir associé à la réalisation de son potager : c’est en effet une activité très gratifiante qui a également l’avantage de vous entretenir physiquement et de fournir une foule d’activités intéressantes pour les enfants.

Si vous êtes passionné par l’idée de voir pousser vos propres fruits et légumes, n’allez pas plus loin et lancez-vous car cette question de rentabilité n’a alors que peu de pertinence.

Pourquoi s’intéresser à cette question de rentabilité ?

Parce que, comme beaucoup de choses, une bonne démarche de résilience se fonde sur le principe de Pareto : se focaliser en priorité sur les 20% d’efforts qui répondent à 80% des risques.

Le potager fait-il partie de ces 20% ? Cela dépend de la valeur de votre temps. Si vous vous consacrez à la mise en place d’un potager, ça sera nécessairement au dépend d’autre chose potentiellement plus intéressant. En économie, on appelle ça le « coût d’opportunité ».

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Evidemment, si vous décidez de vous consacrer entièrement à devenir autosuffisant en vous retirant dans une ferme achetée pour une bouchée de pain dans la Lozère, le coût d’opportunité sera nul et vous n’avez pas de question à vous poser. Mais cette approche est réservée à une infime minorité et dans la plupart des cas, vous êtes salarié ou auto-entrepreneur et le temps dont vous disposez pour accroître votre résilience est compté.

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« Combien ça rapporte de l’heure de faire le potager ? »

Pour savoir s’il est vraiment rentable de se lancer dans un potager vivrier, je me suis principalement basé sur une excellente chaine YouTube appelée « Le potagiste » qui est réalisée par un ingénieur.

J’apprécie particulièrement cette chaîne pragmatique et efficace consacrée au potager. Elle s’appuie sur une base théorique solide et n’hésite pas à aller à rebours de quelques vaches sacrées telles que la permaculture ou l’emploi du glyphosate.

L’auteur a également l’avantage de mettre son potager en suivi de gestion pour savoir exactement ce qu’il coûte et ce qu’il rapporte. C’est une démarche rare (on reconnait l’ingénieur !) dans ce milieu souvent empreint de lyrisme décroissant.

Dans la vidéo « quelle surface et quel temps accorder au potager », l’auteur donne quelques chiffres clé intéressants : ses 300 mètres carrés de potager produisent environ 600 kg de légumes par an pour une valeur totale estimée à 1600€.

Son potager représente une charge moyenne annuelle d’une demi-journée travail par semaine ce qui donne une métrique d’environ 1h/an du mètre carré.

Evidemment, il y’a de grosses variations en fonction des saisons : de 0,25 j/sem en hiver à 1 j/s en juillet-aout. La vidéo présente le détail de répartition de cette charge entre les différentes phases de préparation, semis, plantation, entretien et récolte.

A cela s’ajoute la « post-production » c’est-à-dire l’utilisation de la production pour la cuisine, la réalisation des conserves ou la vente pour gérer l’excès de production.

Dans une autre vidéo intitulée « combien ça rapporte de l’heure de faire le potager », l’auteur précise ces chiffres pour l’ensemble de l’année 2019 en calculant un salaire horaire sur la base suivante : Récolte : 1600€ ; dépense : 400€ ; heures de travail : 180 h. Soit un taux horaire de 6,67€.

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Ce n’est pas énorme mais, d’après l’auteur, plusieurs pistes d’optimisation (éviter certaines erreurs, culture bio, serre pour allonger la saison, etc.) permettraient de monter assez facilement ce taux horaire à 14€ de l’heure.

A cela s’ajoute quelques avantages non négligeables comme le fait de travailler chez soi et pour soi, d’avoir un joli jardin et d’être certain de la qualité des fruits et légumes que vous mangez. Cependant, il faut aussi être conscient qu’avoir un potager peut-être contraignant quand on doit partir loin de son domicile (en vacances par exemple).

Je vous engage vraiment à regarder ces deux vidéos car elles contiennent beaucoup d’informations intéressantes et concrètes.

Maintenant, que faut-il en conclure ?

La raison d’être de ce blog est de proposer des pistes de résilience qui ne remettent pas en cause votre niveau de vie. La recherche d’auto-suffisance ne doit pas être une fin en soi : elle n’est utile que si elle répond réellement à certains risques que vous estimez suffisamment graves.

Dans la plupart des cas, avoir une réserve alimentaire sera suffisant et c’est pour cela que vous devez vous posez la question de la pertinence de lancer dans un potager (sauf s’il s’agit d’une passion qui vous habite, comme je l’ai déjà dit).

Si vous pouvez consacrer une demi-journée par semaine à ce potager et que vous n’avez pas de moyen évident de rentabiliser cette demi-journée au-delà de 14€ de l’heure (l’objectif que vous devez viser pour votre potager), alors ça peut-être une option intéressante.

A l’inverse, si vous avez un moyen pour tirer beaucoup plus de 250€/m de cette demi-journée de libre par semaine, il sera peut-être plus intéressant :

En faisant ce petit effort, vous aurez déjà largement contribué à bâtir votre résilience alimentaire.

N’hésitez pas à commenter cet article ! : toutes les idées sont bonnes à prendre.

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